Les Médecines Holistiques, Traditionnels, Complémentaires et intégratives (Suite).
Comme le souligne Thierry Janssen, Docteur en médecine, chirurgien et psychothérapeute, dans un article paru en 2006, de plus en plus, les médecines complémentaires font l’objet d’études au sein des chaires universitaires de recherches.
« Ainsi, par exemple, à l’université Harvard, l’observation des effets de l’acupuncture sur le cerveau a montré que la stimulation d’un point précis provoque une activation neuronale dans une zone cérébrale dont la spécificité est en rapport avec les effets prévus par la théorie chinoise. Il existerait donc des liens cérébrocorporels en dehors des voies neurologiques classiques. »1 Les chercheurs se penchent cependant sur de nouvelles méthodes de recherche, car les techniques conventionnelles ne sont pas toujours appropriées dans l’analyse des médecines complémentaires. À cet effet, Larry Willms, professeur clinicien agrégé à la Division des sciences cliniques à la Faculté de médecine du Nord de l’Ontario, mentionne que dans la majorité des cas, les patients souffrant d’un même trouble seront traités différemment dans le cadre d’une approche alternative. Ainsi, « les soins individualisés se prêtent mal à une étude scientifique conventionnelle. »2
Au Canada et aux États-Unis, plus de 35 universités se sont regroupées au sein du Consortium of Academic Health Centers for Integrative Medicine (le consortium des centres académiques de santé en médecine intégrative, notamment la Harvard Medical School, l’université de Calgary et l’université de Stanford. Toutes ces institutions se sont engagées à revoir leur programme d’enseignement de la médecine afin d’y intégrer les approches complémentaires dont les bienfaits ont été prouvés.
Sources
Source : JANSSEN, Thierry. 2006. «Pour une médecine intégrée». In La Libre 2. En ligne. http://www.thierryjanssen.com/images/art_divers/Pour%20une%20medecine%20integree.pdf. Consulté le 26 février 2013. WILLMS, Larry. 2008. «Blending in, is integrative medicine the future of family medicine ?». In Canadian Family Physician. En ligne. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2515250/. Consulté le 26 février 2013.
La fédération des médecins-omnipraticiens du Québec l’a d’ailleurs défini ainsi : « Lorsque l’on parle de médecine intégrative, on parle entre autres de combiner les meilleurs soins de la médecine scientifique occidentale à ceux des approches complémentaires dans le but de maintenir la santé et d’améliorer le bien-être. »1
La médecine conventionnelle, aussi dite médecine occidentale, est l’approche médicale la plus répandue au monde. Selon ses principes, une personne est soignée soit par la médication, une thérapie ou une chirurgie. L’ensemble des traitements est basé sur des connaissances scientifiques validées et vérifiables. La médecine complémentaire, que l’on nomme aussi médecine non conventionnelle, traditionnelle, alternative, douce ou holistique, est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OSM) comme étant « la somme totale des connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en bonne santé ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales. »2 Les médecines non conventionnelles sont nombreuses : acupuncture, aromathérapie, biofeedback, hypnothérapie, massothérapie, Qi Gong, shiatsu, yoga, etc.
Ainsi, l’approche médicale intégrative permet d’unir différentes formes de thérapies issues autant de la médecine conventionnelle qu’alternative afin de prodiguer les meilleurs soins au patient.
Sources : Fédération des médecins omnipraticiens du Québec. 2008. «La médecine intégrative». In Le médecin du Québec, volume 43, numéro 1 janvier 2008.
En ligne. http://www.fmoq.org/Lists/FMOQDocumentLibrary/fr/Le M%C3%A9decin du Québec/Archives/2000 -2009/019Intro0108.pdf. Consulté le 21 février 2013. Organisation Mondiale de la Santé. 2000. «Médecine traditionnelle : définition». In Principes méthodologiques généraux pour la recherche et l’évaluation de la médecine traditionnelle. En ligne.http://www.who.int/topics/traditional_medicine/definitions/fr/index.html. Consulté le 21 février 2013.
La médecine intégrative s’articule autour de différents grands axes qui ont tous le même point commun : le patient. La relation entretenue entre le patient et son médecin prend une importance particulière et elle repose sur un climat de confiance. Le Dr Willms mentionne dans son article que, tout comme la médecine familiale, la médecine intégrative propose un modèle centré sur le patient où la contribution du médecin prend néanmoins davantage d’importance. Ce concept incite le personnel soignant à mieux cerner son propre état de santé afin de mieux guider ses patients.
Dans une démarche médicale intégrative, le médecin tâchera de récolter le maximum d’informations sur son patient afin de le diriger vers les soins qui lui sont le plus adaptés. Une multitude de variables doivent être prises en compte afin d’assurer la guérison et le bien-être de la personne. Toutes les facettes du style de vie sont considérées : alimentation, activité physique, stress, sommeil, climat de travail, etc. car elles peuvent faire partie intégrante d’un trouble de santé. La médecine intégrative analyse tous les facteurs qui peuvent influencer l’état de santé d’une personne afin de permettre une adaptation du style de vie et de parvenir à sa guérison et à son bien-être.
La médecine intégrative est une approche personnalisée. Chacun des patients souffrant d’un même problème sera soigné d’une manière différente selon les traitements qui lui conviennent le mieux. Un travail de collaboration médicale est fortement prôné dans une démarche intégrative de la médecine. Une équipe interdisciplinaire pourra être mise en place autour du patient afin de lui apporter tous les soins nécessaires, qu’ils soient issus de la médecine occidentale ou complémentaire.
Médecine complémentaire
La médecine complémentaire, que l’on nomme aussi médecine non conventionnelle, traditionnelle, alternative, douce ou holistique, est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OSM) comme étant
« la somme totale des connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en bonne santé ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales. »